Afin de reconquérir une bonne qualité de ses rivières, le SMRB suit, coordonne et agit pour diminuer les pollutions dans les rivières et eaux souterraines. Dans le cadre du contrat de rivières du Beaujolais des travaux sont ainsi lancés pour réduire les pollutions domestiques, réduire les pollutions par les pesticides et limiter les pollutions d'origine industrielle

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≈ La qualité de l’eau s’améliore.


La qualité de l’eau des rivières s’évalue à travers de nombreux paramètres : des paramètres physico-chimiques (nitrates, phosphores, matières organiques…) et  biologiques (invertébrés, poissons).

La qualité des rivières du Beaujolais est très régulièrement évaluée au travers d’un réseau de suivi réalisés par l’Agence de l’Eau Rhône-Méditerranée-Corse, par le SMRB, par les collectivités locales…Par exemple, en 2018, le syndicat de rivières a analysé pendant 6 mois la qualité de l’eau au droit de 75 stations du territoire. La comparaison des résultats avec une étude réalisée en 2008 permet de dresser le bilan de la qualité de nos rivières. 

La qualité générale des rivières s’améliore doucement depuis 20 ans.  La pollution par les matières organiques est en diminution, notamment grâce à une meilleure épuration des rejets urbains, industriels et vinicoles. Le contrat de rivières 2012-2019 a d’ailleurs permis le financement de nombreux travaux de modernisation des stations d’épuration et des réseaux d’assainissement collectif et non collectif. 

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Retrouvez les graphiques des résultats d'analyses 2022 (et antérieurs) de la qualité des eaux superficielles et souterraines vis-à-vis des produits phytosanitaires sur le portail « Eau et produits phytosanitaires en Auvergne-Rhône-Alpes » :

​​​​​​​https://www.eauetphyto-aura.fr/mise-en-ligne-des-donnees-qualite-des-eaux-2022/

≈ Néanmoins, le bilan reste mitigé : par exemple, certains polluants comme le phosphore sont toujours présents dans nos rivières. 

La présence de pesticides, notamment les herbicides, est encore marquée sur les cours d’eau même si on note une baisse significative des molécules entre la campagne de suivi de 2008 et celle de 2018, signe de pratiques plus raisonnées du monde agricole, et suite à l'interdiction des produits phytosanitaires, dont les herbicides, dans les communes depuis le 1er janvier 2017 (“Loi Labbé”).
Les rivières du Beaujolais restent des écosystèmes fragiles et facilement perturbables en raison de leur faible débit. Si l’amont peu anthropisé de tous ces cours d’eau est bien préservé, la qualité de l’eau a tendance à se dégrader à l’aval, dans les bassins de vie, avec notamment la présence de phosphore dans l’eau.

Des efforts sont encore à fournir pour diminuer davantage les rejets polluants. Le changement climatique a aussi une influence directe sur la qualité des cours d’eau : l’allongement des périodes de sécheresse augmente les températures de l’eau et diminue le débit moyen des rivières et leur pouvoir de dilution des polluants.

≈ Suivi de la qualité des rivières vis à vis des substances toxiques dites "dangereuses" 


Dans le cadre de l'opération collective, financée par l'Agence de l'Eau RM&C, sur les rivières de l'Agglomération de Villefranche-sur-Saône, le SMRB a lancé en 2010, 2013 et 2015, des mesures sur la qualité du Morgon, du Nizerand et du Marverand. Ces mesures permettent d'identifier les substances toxiques présentes dans l'eau. Elles servent de base à l'évaluation des actions menées par la CAVBS, la CCI du Rhône et la CMA du Rhône pour réduire les rejets industriels polluants vers les rivières de l'agglomération.
 
En 2015, l'étude, réalisée par ARALEP, montre la présence marquée d'HAP (hydrocarbures), notamment le Benzo(ghi) pérylène et Indéno (1,2,3 cd) pyrène, sur le Morgon aval et le Nizerand aval. Ces composés sont associés aux émissions particulières liées à la combustion des énergies fossiles. (diesel, charbon, ...).
Etude réalisée avec le concours financier de la Région Rhône-Alpes et de l'Agence de l'Eau Rhône-Méditerranée et Corse

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De nouveaux outils de diagnostic des pesticides et de leurs effets au sein des milieux aquatiques

Dans le cadre de ses recherches en appui à l'ONEMA et au plan Ecophyto, l'IRSTEA* (anciennement Cemagref) réalise des essais au sein des cours d'eau pour mieux cerner l'intérêt et la complémentarité de nouveaux outils de mesure (chimique et biologique) de la contamination des eaux de surface par les pesticides.
 
Des outils testés :

des techniques chimiques d'échantillonnage passif (POCIS, Tiges Silicones, SBSE),
des indicateurs biologiques de mesures d'impact ou de bio-surveillance basés sur des communautés de micro-organismes (communautés naturelles de bactéries, champignons et micro-algues, dont les diatomés) et des macro-invertébrés modèles : les gammares.

 
A quel endroit ?
 
Ces outils sont mis en place sur la rivières de l'Ardières sur 3 sites différents : Pont de Pizay, Montmay et Châtillon. Deux séries de mesure ont été effectuées en juin 2014 et juin 2015.
L’utilisation de ces outils est testée dans le cadre du contrat de rivières du Beaujolais et du suivi des actions pour la préservation du captage d’eau potable de Belleville à Saint Jean d’Ardières.
 
Une convention de collaboration a été mise en place entre l'IRSTEA et le SMRB.

Les gammares comme indicateur d'évaluation de l’impact des actions du PSE sur l’amélioration de la qualité de l’eau et des milieux aquatiques :
Un suivi « gammares » sur la rivière de l’Ardières est mis en place dans le cadre du dispositif PSE (Paiement pour Services Environnementaux) afin d’évaluer l’impact des actions du PSE sur l’amélioration de la qualité de l’eau et des milieux aquatiques. Cette biosurveillance avec des petites crevettes d’eau douce s’effectuera sur une période de 7 jours sur 3 mois (avril, mai, juin) sur 3 années (2022, 2024, 2026) et sur 3 lieux de l’Ardières (partie amont, médiane, aval). Les gammares ont la capacité d’accumuler les contaminants, en particulier les micropolluants comme les pesticides. Cet outil biologique permet d’évaluer l’impact des pesticides sur plusieurs jours. Des bioessais de neurotoxicité et d’alimentation seront réalisés. Les mesures du taux d’alimentation permettent d’évaluer une altération toxique (pesticides, métaux lourds, médicaments) alors que les mesures neurotoxiques s’orientent davantage sur les pesticides type insecticides organophosphorés ou carbamates.

Riverains, agriculteurs riverains, vous aussi vous pouvez agir pour faire vivre nos rivières !