Préserver les rivières, c'est aussi préserver la faune et la flore qui dépendent de la rivière.
Découvrez quelques espèces de nos rivières du Beaujolais.

La truite fario

Espèce emblématique de nos cours d'eau, la truite fario est présente sur les parties amont et aval des rivières du Beaujolais, des secteurs torrentiels, aux eaux plus fraîches et davantage préservés par les pollutions.  On la retrouve en nombre sur l'Ardières, le ruisseau des Samsons, la Mauvaise, le Morgon, mais aussi sur le Marverand et le Nizerand amont.
Les travaux de suppression de seuils ces dernières années ont permis de rétablir sur plus de 20 km la libre circulation  de la truite fario et son accès aux zones indispensables à sa reproduction, sa croissance, son alimentation.  

La truite fario se reproduit en période hivernale. Les femelles déposent leurs œufs dans des frayères, qui sont des zones de faible hauteur d’eau, au courant régulier, et surtout où les sables fins lui permettent de creuser avec sa queue pour le dépôt des œufs. C’est la bonne circulation de l’eau à l’intérieur de la frayère qui assurera la bonne oxygénation des œufs, et donc leur bon développement ! Les points rouges, caractéristiques de la robe de la truite fario sont dus à son alimentation (elle raffole des gammares, ces petites crevettes d'eau douce).

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Le triton

Les zones humides et rivières du Beaujolais abritent plusieurs espèces de tritons : le triton commun mais aussi des espèces beaucoup plus rares présentes notamment dans les bocages à proximité de la Vauxonne : le triton crêté, classé "en danger critique" et le triton alpestre, classé "vulnérable".

Ces tritons apprécient particulièrement les mares, étangs et bordures de cours d'eau, praires humides, forêts humides qui présentent de nombreux habitats de reproduction et d'hibernations. Ils sont directement impactés par la pollution et les menaces sur les zones humides (drainage, assèchement...).


L'écrevisse pieds-blancs

L’écrevisse à pattes blanches - Austropotamobius pallipes - est la seule espèce d’écrevisse autochtone présente sur notre territoire. Très sensible à la qualité de l’eau, ce crustacé d’eau douce est classé en danger sur la liste rouge mondiale et vulnérable en France métropolitaine. Depuis l’introduction d’une espèce d’écrevisses nord-américaine Faxonius limosus, les populations d’écrevisses autochtones sont en effet en large déclin.

Sur notre territoire, cette espèce endémique ne se retrouve que dans certaines têtes de bassin-versant de l’Ardière, de la Mauvaise. L’écrevisse à pattes blanche peut être considérée comme une espèce parapluie : extrêmement sensible à l’aspect qualitatif de l’eau et du milieu, sa présence témoigne ainsi de la viabilité du milieu aquatique pour d’autres espèces.

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L'écrevisse américaine

L’espèce d’écrevisse allochtone la plus présente sur le territoire est l’écrevisse américaine Foxonius limonsus qui figure parmi la liste des espèces exotiques et envahissantes. Importée à des fins d’élevage à la fin du XIX siècle dans le Cher par un amateur, c’est le début de la totale colonisation du réseau hydrographique français par ce crustacé d’eau douce. Cette espèce représente une très forte menace pour l’écrevisse à pieds blancs sur notre territoire de part ses capacité d’adaptation à différents biotopes et de tolérance à de nombreuses conditions, comme un faible taux d’oxygène, de la pollution ou simplement un manque hydrique. En plus de la compétition avec l’espèce autochtone, l’écrevisse américaine peut lui transmettre la « peste des écrevisse » ou aphanomycose dont elle porteuse saine. De nos jours, la colonisation du territoire par cette écrevisse est forte, en particulier sur le Nizerand autour de Rivolet ou encore l'Ardières autour de Beaujeu.

Les odonates

Les odonates regroupent les zygoptères plus couramment appelées demoiselles et les anisoptères ou libellules. Ces insectes prédateurs au corps allongés sont emblématiques des zones humides et témoignent bien souvent de la qualité du milieu. 

Les inventaires faunistiques effectués sur les zones humides du territoire du Beaujolais ont mis en évidence la présence d’espèces d’Odonates rares dans la région et le département. On peut citer par exemple le Sympétrum vulgaire (Sympetrum vulgatum) et le Sympetrum méridional (Sympetrum meridionale) identifiés sur la zone humide des bocages de la Vauxonne, ou encore l’Agrion de Mercure, espèce protégée au niveau national inventoriée à Romanèche-Thorins.

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Le chabot

Le chabot (Cottus gobio) est une espèce poisson de fond vivant dans des eaux fraiches et vives sur sables ou graviers. Il est de petite taille (<14cm) et a la capacité de changer la pigmentation de sa peau selon la couleur du substrat. Fortement vulnérable en Europe, la présence de ce Cottidé dans un cours d’eau témoigne d’une bonne qualité de l’eau et du milieu. Espèce accompagnatrice de la Truite fario, le chabot constitue un met de choix pour cette dernière dans nos rivières du Beaujolais. Sur notre territoire le chabot à une occurrence faible (20%) mais conserve une abondance assez élevée dans les cours d’eau où il est déjà présent : l’Ardière et le Morgon. La modification du fonctionnement thermique des cours d’eau du Beaujolais semble être un facteur très limitant pour l’expansion des populations de chabots dans d’autres cours d’eau, tout comme la présence de seuils infranchissables altérant la continuité biologique de la rivière.

Le vairon

Le Vairon (Phoxinus phoxinus), petit représentant des Cyprinidés, au corps fusiforme, ornementé d’une ligne dorée et tacheté de nuances verdâtres constitue avec le chabot et la loche franche une des plus importantes espèces accompagnatrices de la truite fario. La présence de vairon sur un secteur donné assure en effet de manière significative la viabilité du milieu pour l’emblème de nos rivières, la truite fario. Largement représenté sur le territoire national et régional, ce petit poisson ne connait pas de statut de protection. Cependant, il reste bien évidement sujet aux fortes pressions sur les milieux qu’il convoite : le réchauffement des eaux, la désoxygénation et l’infranchissable sont les principaux facteurs limitant la colonisation de certains secteurs du Beaujolais. Il est présent sur la quasi-totalité des rivières du territoire, généralement en milieu de bassin-versant, où les habitats sont plus diversifiés.

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La lamproie de Planer

La lamproie de Planer ou lamproie de rivière (Lampetra planeri) est une espèce piscicole (Agnathe) déjà identifiée dans les cours d’eau du Beaujolais, en particulier sur l'Ardières. Avec son corps anguilliforme, sa mâchoire est remplacée par une ventouse munie de 5 à 9 dents arrondies.
La lamproie de Planer est très sensible aux variations du milieu : enfouie la plupart du temps sous les pierres et dans un substrat sableux et limoneux, elle a besoin d’une eau oxygénée, fraiche et peu profonde, particulièrement au stade larvaire, qui peut s’étendre sur une durée de 3 à 5 ans. En raison de cette longue phase larvaire, cette espèce est très sensible à la pollution et à la destruction de ses zones de fraie. Sa présence est donc indicatrice de la bonne qualité du milieu et de l’eau. Les périodes d’assecs et  le réchauffement de l'eau sont certainement à l’origine des difficultés d'expansion de ces anguilliformes.

La loche franche

La loche franche (Barbatula barbatula) est un poisson fouisseur de la même famille que les poissons chats. Reconnaissable par ses 6 barbillon et son corps serpentiforme jaunâtre à taches brunes, la loche fouille continuellement le fond des cours d’eau courantes et fraiches à la recherche de nourriture. Son habitat est d’ailleurs très proche de celui du chabot, sous les pierres et dans le substrat. Ce poisson fait partit des 3 plus grandes espèces accompagnatrice de la truite fario sur notre territoire avec le vairon et le chabot. Comme pour ces dernières espèces, l’eau courante doit être fraiche, oxygénée et de bonne qualité chimique. Ce poisson de fond colonise la quasi-totalité des cours d’eau du Beaujolais, généralement en milieu de bassin versant dans la zone à truite.

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Grenouille agile, sonneur à ventre jaune et alyte accoucheur

Les milieux aquatiques du Beaujolais abritent la grenouille agile, espèce relativement courante qu'on appelle parfois grenouille "pisseuse" car elle peut vider son cloaque lorsqu'on la manipule.

Beaucoup plus rare et menacée, le sonneur à ventre jaune (Bombina varigata) est une espèce d’Anoure classée en danger d’extinction (EN) en région Rhône Alpes Auvergne. Ce crapaud fréquente les réseaux de points d’eau stagnantes, les bocages, les mares et étangs ainsi que certaines bordures de cours d’eau. Hors de la période de reproduction, ce batracien vit à proximité des frayères, par exemple entre des plantes herbacées ou sur des sols souples et humides de forêt. Reconnaissable par son ventre jaune ornementé de tache noires-bleues propre à chaque individu et son dos d’aspect terreux couvert de petites verrues, cet amphibien connait un fort déclin à la suite de la fragmentation des habitats empêchant ainsi la connectivité entre les différentes zones humides favorables à la reproduction et les zones d’hivernage (forêt et prairies humides). Sur notre territoire, ce crapaud a été identifiée au niveau des zones humides du ruisseau de Montclair à St Didier-sur-Beaujeu.

Autre crapaud présent dans les zones humides du Beaujolais, l’alyte accoucheur. C'est un petit crapaud reconnaissable à ses courtes jambes au-dessous rougeâtre, son museau pointu et ses yeux dorés à la pupille verticale. Cet amphibien se reproduit dans différents plan d’eau et cours d’eau ayant des eaux particulièrement fraîches par rapport à celle fréquentées par les autres amphibiens. Au moment de la reproduction, le mâle porte les chapelets d'oeufs fécondés sur ses pâtes arrières.  
Ce batracien n’est pas classé en forte menace d’extinction en France et en Auvergne Rhône Alpes mais le nombre de crapaud accoucheurs à nettement régressé. La destruction et l’altération des habitats en sont la principale raison : destruction de plan d’eau, lâchers de poissons et canards trop importants (prédation sur les larves), imperméabilisation des structures. Sur notre territoire, l’Alyte accoucheur a été identifié sur le secteur des bocages de la Vauxonne, présentant des prairies hygrophiles parsemées de plusieurs étangs et mares interconnectés et alimentées par le cours d’eau.

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