Dans sa démarche de lutte contre les inondations, le SMRB agit donc pour réduire à la fois l’aléa et la vulnérabilité des « enjeux » situés en zone inondable.
© Agence française pour la biodiversité / Réalisation Matthieu Nivesse (d'après OIEau), 2018 - LO-OL
CONNAITRE LES INONDATIONS
Le SMRB mène une démarche continue pour mieux connaître les inondations, au travers d’études hydrauliques, qui permettent d’anticiper l’ampleur des inondations à venir, et de recherches documentaires sur les événements passés.
≈ Étude hydrologique et hydraulique des rivières du Beaujolais
En 2010, le SMRB a porté une grande étude sur les principaux bassins de son territoire : l’Arlois, la Mauvaise, l’Ardières, la Vauxonne, le Marverand, le Nizerand et le Morgon. Celle-ci a permis de délimiter les secteurs potentiellement inondables lors d’une crue décennale ou centennale, en se basant sur la connaissance des inondations survenues ces trente dernières années et sur des modèles numériques des cours d’eau.
≈ Recueil de données sur les inondations historiques
Bien que les crues rapides du Beaujolais soient en général peu documentées, le SMRB poursuit la collecte de documents d’archive permettant de mieux connaître les inondations passées. L’objectif est à la fois de pérenniser la mémoire du risque et de comprendre la configuration – souvent complexe – des inondations de notre territoire.
Si vous êtes en possession de documents (photos, articles de journaux, vidéos) sur une inondation du Beaujolais, n’hésitez pas à nous les communiquer ou à nous en informer
Contactez-nous.
Pour réduire l’intensité des crues, la solution la plus efficace est souvent d’agir à la source, en retenant l’eau de pluie avant qu’elle n’alimente la rivière. Par exemple en limitant l’artificialisation des sols, en aménageant des haies ou des fossés enherbés entre les parcelles agricoles, etc. Mais ces actions ne peuvent être menées qu’à la parcelle, par les propriétaires ou les utilisateurs des terrains, et sur une étendue suffisamment grande pour que les effets soient significatifs.
≈ Pour en savoir plus sur la réduction des ruissellements :
Une autre solution consiste à stocker une partie des eaux de crue excédentaires sur des terrains aménagés à cet effet. C’est le rôle des bassins écrêteurs de crue et des zones d’expansion.
≈ Zone d’expansion de crue de la Tallebarde
Ainsi, en 2016, le SMRB a assisté la Communauté d’Agglomération Villefranche Beaujolais pour l’aménagement d’une zone d’expansion de crue à la confluence de la Vauxonne et du Sallerin.
La vocation de cet ouvrage est de protéger le hameau de la Tallebarde (commune de Blacé), qui était jusqu’alors fréquemment inondé par les crues du Sallerin. Lors de fortes précipitations, une partie des écoulements de ce dernier sera désormais déviée vers un bassin, formé d’une dépression naturelle et d’un barrage de 2 m de haut et plusieurs centaines de mètres de long, capable de stocker plus de 10 000 m3. Après le passage de la crue, ce volume sera restitué progressivement à la Vauxonne à travers une conduite d’évacuation.
≈ Entretien des bassins de rétention des crues
Plusieurs bassins de rétention de crue, semblables au bassin de la Tallebarde, ont été aménagés au fil des années sur le territoire du SMRB par les communes ou leurs groupements. Aujourd’hui, l’entretien de ces bassins est pris en charge par le SMRB, au titre de sa compétence de prévention des inondations. En effet, pour que ces ouvrages jouent correctement leur rôle de protection contre les inondations, il est nécessaire de limiter la prolifération de la végétation sur les barrages et au fond des bassins.
Grâce au partenariat avec un éleveur local, ce travail est actuellement réalisé par des moutons de race RAVA, originaire du Massif Central ! En broutant, ils garantissent que les bassins conservent toute leur capacité de stockage et empêchent les plantes de fragiliser les barrages. Le tout sans bruit ni pollution...
≈ Programme d'aménagement du bassin du Morgon
En novembre 2008, les communes de Gleizé et Villefranche-sur-Saône ont subi l’un des plus graves épisodes d’inondation qu’a connu le Beaujolais. Ce secteur, qui concentre le plus d’enjeux exposés au risque, ne bénéficie à ce jour d’aucune protection. Le SMRB prévoit en conséquence de construire trois ouvrages sur des affluents du Morgon qui auront pour effet de réduire fortement les débordements dans ce secteur.
Ces ouvrages serviront à stocker l'eau des crues du Merloux et de la Galoche, deux affluents du Morgon, sur des zones de prairie. Lorsque la crue sera terminée, les bassins se videront progressivement dans la rivière, et les prairies pourront de nouveau être utilisées pour la fauche ou le pâturage !
Il n’est malheureusement pas toujours possible d’empêcher les cours d’eau de déborder et de provoquer des dégâts. Souvent, les solutions permettant de réduire les inondations sont techniquement irréalisables. Ou bien, lorsqu’elles ont été mises en place, elles peuvent être dépassées par une crue particulièrement violente. C’est pourquoi il est préférable de toujours se préparer à l’éventualité d’une inondation, afin de limiter autant que possible les dommages qu’elle pourrait causer.
≈ Accompagnement des communes pour l’organisation de la gestion de crise
Au plus près des habitants, les élus et agents municipaux sont le plus à même d’organiser la gestion de crise, lorsqu’un événement imprévu perturbe la vie de la commune. En cas d’inondation par exemple, ils sont notamment chargés d’alerter la population, de faire évacuer les secteurs menacés si nécessaire, de fournir un hébergement de secours, etc. Si ces différentes tâches n’ont pas fait l’objet d’une réflexion préalable, il est probable que devant l’urgence des situations il soit difficile de les réaliser de manière efficace.
Le SMRB met ses compétences au service des communes pour mener ce travail d’anticipation de la crise, qui peut aboutir à l’élaboration d’un Plan Communal de Sauvegarde (PCS). Il s’agit d’un document opérationnel décrivant l’organisation à mettre en place en cas de crise, et répertorie les moyens à disposition de la commune pour mener à bien ses missions de sauvegarde.
≈ Organisation d’un réseau citoyen de vigilance
Plus une inondation sera anticipée, plus tôt l’alerte sera donnée, plus les mesures de gestion de crise permettant de limiter les dégâts causés par l’inondation seront efficaces.
Le SMRB fait le pari d’une vigilance citoyenne, renforcée par un principe de solidarité amont-aval, pour anticiper les inondations. Son rôle consiste à identifier les signes potentiellement annonciateurs d’une inondation, sur chaque commune, puis à transmettre ce savoir à des élus et citoyens volontaires. Ces « lanceurs d’alerte » ont pour mission de guetter l’émergence de ces signes (niveau du cours d’eau, intensité des précipitations, ruissellement important en des points précis, etc.) et de prévenir une à deux personnes, qui se chargeront à leur tour de relayer l’alerte.
Si vous souhaitez prendre part à cette initiative ou obtenir plus d’informations à son sujet, n’hésitez pas à contacter le syndicat.
≈ Diagnostics de vulnérabilité des bâtiments
Lorsque des bâtiments sont fréquemment inondés, qu’il s’agisse d’habitations, de locaux d’entreprise ou de bâtiment public, il peut être judicieux d’effectuer de menus travaux pour les rendre moins vulnérables. Comme, par exemple : installer le système électrique hors de portée des inondations, utiliser des matériaux de construction supportant bien l’immersion, ou bien rendre étanche les ouvertures du bâtiment.
Ces différents travaux, parfois relativement coûteux, ne sont pas adaptés à tous les contextes. Il est donc conseillé de solliciter l’avis d’un expert avant de les entreprendre. Pour accompagner les habitants du Beaujolais dans cette démarche, le SMRB propose des diagnostics de vulnérabilité entièrement pris en charge (sous certaines conditions) afin de fournir aux propriétaires des préconisations adaptées.
Par la suite, une partie du coût de ces travaux pourra être financée par l’État, à travers le dispositif PAPI.
COMMENT AGIR CONTRE LES INONDATIONS ?
En dépit de l’évolution des techniques et de l’implication des pouvoirs publics, des événements dramatiques montrent chaque année à quel point les catastrophes naturelles peuvent être violentes et imprévisibles. Cependant, nous pouvons tous agir pour limiter l’impact des
inondations sur nos vies et sur nos biens. Il suffit souvent d’adapter nos comportements.
AVANT :
Renseignez-vous sur le risque auprès de votre commune, des voisins ou du SMRB.
Aménagez votre maison pour limiter les dégâts, grâce au DIAGNOSTIC INONDATION proposé par le SMRB
Mettez à l’abri les objets de valeur, les documents importants et les produits toxiques
Dressez une liste de tout ce que vous devrez faire en urgence avant une inondation
Soyez attentifs aux bulletins de vigilance météo
PENDANT :
Ne quittez pas votre domicile ou votre entreprise, vos enfants à l’école seront pris en charge
Ne prenez pas la voiture
Evitez de téléphoner pour ne pas saturer le réseau
Gagnez votre zone refuge et vérifiez les actions que vous avez anticipées
APRES :
Ne retournez dans votre habitation ou votre entreprise qu'après avoir contacté des professionnels (Mairie, assurance, experts...)
LE DIAGNOSTIC INONDATION
Malgré les efforts du SMRB pour réduire le risque d’inondation dans le Beaujolais, de nombreuses maisons restent encore exposées. Heureusement, dans la plupart des cas des mesures d’adaptation peuvent limiter considérablement les dégâts pouvant être causés par l’inondation et pour garantir la sécurité des habitants. Certaines sont relativement simples à mettre en place, comme l’installation d’une pompe pour évacuer l’eau infiltrée pendant ou après l’inondation. D’autres sont plus complexes et onéreuses, comme la sécurisation du réseau électrique ou l’utilisation de matériaux résistants à l’eau.
Pour vous guider dans le choix de ces différentes solutions, le SMRB vous propose de bénéficier d’un diagnostic gratuit de votre habitation.
Ce diagnostic est :
Gratuit pour vous, car il est entièrement financé par l’État et le SMRB
Personnalisé : des experts se déplacent chez vous et donnent des conseils adaptés à votre situation
Confidentiel : ce diagnostic est soumis au secret professionel et ne peut donner lieu à aucun contrôle administratif ni démarchage commercial. Il n’est pas transmis aux compagnies d’assurance.
Ensemble, protégeons-nous des inondations.