Réduire les pesticides et diminuer leurs impacts sur la ressource en eau est essentielle pour préserver la qualité de l’eau des rivières. Des actions sont mises en place au niveau agricole (viticulteurs, agriculteurs) et non agricole (collectivités, jardiniers amateurs, industriels, réseaux routiers et ferrés...) pour réduire l’utilisation des pesticides.

Réduire les pesticides en zone agricole

Plusieurs programmes ont été mis en place sur le territoire pour inciter les viticulteurs et les agriculteurs à s’engager dans cette démarche et leur proposer des alternatives aux pesticides.
De nombreux professionnels se sont déjà engagés pour le bien des rivières et de la qualité de notre eau.

Viticulteurs, agriculteurs, contactez-nous pour en savoir plus et agir avec nous pour la protection des rivières


Depuis 2016, le Syndicat Mixte des Rivières du Beaujolais propose plusieurs programmes pour inciter les viticulteurs et les agriculteurs à s’engager dans une transition agroécologique et leur proposer des alternatives aux pesticides. Ces outils permettent de proposer aux exploitants agricoles volontaires des aides financières sur 5 ans en échange d’efforts techniques de réduction d’utilisation de pesticides et de création d'infrastructures paysagères.
 
Ces dernières années deux dispositifs ont été mises en place :

2021-2026 : Les Paiements pour Services Environnementaux (PSE) Saône-Beaujolais : co-porté par la Communauté Saône-Beaujolais (CCSB) et en partenariat avec différents organismes comme Arthropologia, les coopératives agricoles, la Fédération des Chasseurs, la Chambre d’Agriculture du Rhône, etc. Télécharger le document de synthèse
2016-2021 : Le Projet Agro-Environnementale et Climatique (PAEC) du Beaujolais viticole : en partenariat avec la Chambre d’Agriculture du Rhône et le Conservatoire d’Espaces Naturels Rhône-Alpes.
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≈ Les Paiements pour Services Environnementaux (PSE) Saône-Beaujolais

Les PSE consistent à rémunérer les interventions des exploitants agricoles (viticulture, grandes cultures et polyculture-élevage), en faveur de la biodiversité et de la qualité de l’eau : augmentation des rotation des cultures, augmentation de la couverture des sols, diminution des intrants, création de mares et de haies. Après une année d’émergence du projet, ce sont 41 exploitants, soit plus de 4 000 ha, engagés pour agir sur l’eau et la biodiversité ! 
L’objectif est de pouvoir accompagner au mieux pendant 5 ans les agriculteurs du territoire sur l’ensemble de leurs pratiques en matière d’infrastructures agroécologiques et de pratiques bas intrants. Il est proposé pour cela un accompagnement individuel annualisé et un accompagnement collectif des exploitations agricoles. Auquel vient s’ajouter l’animation au titre du Label Haie, avec la mise en place d’un Plan de Gestion Durable des Haies (PGDH).

Objectifs : ambition sur 5 ans pour l’ensemble des exploitants engagés, projet de planter plus de 10 kms de haies (avec déjà 200 kms en place sur les exploitations engagées), réduction des intrants (herbicide et engrais), un programme d’animation annuel pour accompagner les exploitants dans le changement des pratiques agricoles.



≈ Projet Agro-Environnemental et Climatique (PAEC) du Beaujolais viticole

Bilan : Deux campagnes de contractualisation 2016 et 2017, 24 exploitants engagés dans des Mesures Agro-Environnementales et Climatiques (MAEC), plus de 100 ha de vigne en réduction de produits phytosanitaires (herbicide et fongicide), 1 500 ml de haies et 10 mares entretenues et une dizaine de journées techniques pour former et accompagner les exploitants.


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≈ Des zones tampons sur une zone pilote

Parmi les outils développés par le SMRB, l’un consiste à mobiliser les viticulteurs pour mettre en œuvre des zones tampons (enherbement de fossés viticoles, plantations de haies). Le choix s’est porté sur un sous-bassin versant de quelques km², secteur très vulnérable aux transferts. La volonté est de se focaliser sur un bassin pilote, de tenter d’y développer le plus d’actions possibles et de se servir de cette zone comme d’un exemple à déployer sur l’ensemble du bassin-versant. Une cartographie très fine des « chemins de l’eau » couplée à un travail de topographie des fossés ont permis de définir précisément les aménagements à prévoir.
Le SMRB a mobilisé 7 exploitants qui ont accepté au travers de conventions, le principe de réalisation de fossés végétalisés et la création d’une haie. Les fossés très érodés ont été restaurés sur environ 400 m (seuils en bois, végétalisation). Les travaux ont été entièrement pris en charge et réalisés par le SMRB et les brigades vertes (3 500 € de matériel et 8 000 € pour l’intervention des brigades vertes).
Ces aménagements simples ont vocation à être déclinés à grande échelle sur le Beaujolais. Le SMRB souhaite que les viticulteurs s’emparent de ces techniques ; des formations ont notamment eu lieu en partenariat avec la Chambre d'Agriculture du Rhône sur la colline de Brouilly.

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≈ Des aires de lavage des pulvérisateurs

Le SMRB incite les viticulteurs à monter des aires de lavage des pulvérisateurs collectives (ou individuelles) afin de réduire les risques de transferts de pesticides vers les milieux aquatiques.
Sans système d'aménagement, la pollution peut être importante.

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≈ Pourquoi sur le bassin versant de l’Ardières ? 

Le bassin versant de l’Ardières (150 km²), qui est aussi l’Aire d’Alimentation du captage prioritaire de Belleville-en-Beaujolais, est particulièrement marqué par les pressions polluantes par les produits phytosanitaires. On retrouve la présence continue de glyphosate/AMPA et métolachlore dans le cours d’eau (avec des pics entre avril et juillet), et d’autres herbicides dans les eaux souterraines en fermeture de bassin (présence de 2.6 dichlorobenzamide dans le captage).  Les rivières du bassin hydrographique de l’Ardières sont en contact avec les eaux souterraines du captage d’eau potable de Belleville-en-Beaujolais (Saint-Jean d’Ardières).


Réduire l’utilisation de pesticides dans ce bassin versant, c’est se prémunir des risques de contamination de la nappe d’eau souterraine.